Quel parent n’a jamais souhaité comprendre instantanément la raison pour laquelle son bébé se manifeste ? Comprendre les pleurs de bébé et ce qu’ils veulent dire ?
Je sais que jeune maman, j’aurais rêvé de savoir faire ça. De pouvoir dire, juste en entendant mes filles âgées de quelques mois : “Ah, là elle a faim.” ou “Tiens, voilà la fatigue qui se fait entendre.”
Mais la réalité, c’est que je ne savais pas. J’admirais ces parents qui arrivaient apparemment à décoder les besoins de leur bébé, et je me sentais plutôt nulle de ne pas savoir le faire.
Du coup je répondais le plus souvent de la même façon : je proposais le sein. Parce que ça fonctionnait la plupart du temps. Et si ça ne fonctionnait pas, je testais autre chose.
Mes 2 filles ont appris à s’endormir au sein. C’est une des conséquences. Elles ont associé le fait de téter avec la fatigue et le sommeil. Autant dire que pendant plusieurs mois à chaque fois, mes soirées ont été centrées sur elles.
Et si j’avais pu comprendre ?
Je ne peux qu’imaginer bien sûr, mais c’est assez simple d’imaginer.
Dans ces conditions, j’aurais pu distinguer la fatigue de la faim, et peut-être que j’aurais accompagné le sommeil différemment, sans que mes seins ne soient pris en otage.
Ou alors, j’aurais entendu le besoin de faire un rot, et je n’aurais pas écouté ce qu’on m’avait dis à la maternité, que ce n’est pas nécessaire quand on allaite.
J’aurais pu laisser faire le papa. Parce que le soucis aussi quand on répond quasi systématiquement par “je propose le sein”, c’est que le papa n’y trouve pas sa place.
Plus généralement, je ne me serai pas sentie aussi dépassée, nulle et seule à beaucoup de moment. J’aurais pu me sentir compétente, avoir confiance en mes capacités.
Je ne dis pas que ça a été l’enfer. J’ai géré, à ma façon, avec mes compétences du moment. J’étais présente pour mes filles et ça me semble important déjà.
Le langage des bébés
Je l’ai découvert 7 ans trop tard.
Qu’on pouvait décoder les pleurs de bébé. Qu’il existait une méthode, depuis une dizaine d’années déjà. Une méthode qui a fait l’objet d’une étude scientifique, sur des milliers de bébés partout dans le monde.
Que j’aurais pu comprendre les pleurs de bébé, de mes filles, si seulement j’avais eu connaissance de cette méthode.
Cette méthode dont je vous parle, c’est le Dunstan Baby Langage, du nom de celle qui l’a découverte.
Elle permet de reconnaître les 5 pleurs principaux chez les tout petits bébés : la faim, le sommeil, le rot, l’inconfort et les maux de ventre.
La naissance du Dunstan Baby Langage
DBL pour les initiés, cette méthode a été inventée par Priscilla Dunstan, une Australienne. Jeune maman d’un petit garçon, elle a beaucoup de mal avec les pleurs de son fils.
C’est aussi une musicienne de formation, et elle a ce qu’on appelle l’oreille absolue.
Elle va finir par se rendre compte qu’elle entend les mêmes sons régulièrement dans les pleurs de son fils. Et en testant les réponses qu’elle donne à ces pleurs, elle va comprendre qu’un son correspond à un besoin en particulier.
Mieux encore, alors que les choses se sont améliorées pour elle et qu’elle recommence à sortir, elle entend les mêmes sons chez d’autres bébés dans la rue. Elle propose alors d’y répondre comme elle le fait avec son fils, et magie : ça fonctionne !
Excitée par sa découverte, elle demande l’aide de son père, scientifique, afin de vérifier si ce langage des bébés est universel comme elle le pense.
De 1998 à 2006, des études seront menées sur différents groupes jusqu’à établir la classification des pleurs de bébé Dunstan, qui inclus les 5 premiers sons.
Les parents qui participent à l’étude et apprennent à reconnaître les sons répondent plus facilement à leur bébé, identifient mieux leur besoin. Souvent, le sommeil (un des soucis majeurs des jeunes parents) est facilité et les parents sont moins fatigués.
Le Dunstan Baby Langage est né.
Comment ça marche ?
Qu’est-ce qui fait que ces sons sont les mêmes chez tous les bébés, quelque soit le pays ? Tout simplement parce que ces sons sont physiologique.
Concrètement, ça veut dire que bébé ne choisit pas de faire ces sons, ce n’est pas volontaire de sa part. Il émet ces sons parce qu’il y a un besoin.
Prenons le sommeil par exemple, qui est assez simple à comprendre. Quand je suis fatigué, mon corps a un réflexe involontaire : je baille. Ma bouche prend la forme d’un ballon de rugby, certains muscles se contractent.
Essayez donc de bailler et de laisser sortir un son, qu’est-ce que vous entendez ?
Et bien chez bébé, c’est le même principe. Ainsi quand ils sont fatigués, on retrouve chez tous les bébés ce son “AOH”, qui va nous indiquer que c’est l’heure de mettre bébé à la sieste.
Au même titre que la fatigue, la faim, le besoin de faire un rot ou encore les maux de ventre déclenchent des réponses physiologiques. Donc des sons spécifiques à ces besoins.
Pourquoi je trouve ça essentiel ?
Aujourd’hui, j’aimerais qu’on propose à chaque futur parent l’apprentissage des pleurs de bébé. Au même titre que la préparation à la naissance, ou les premiers soins, c’est pour moi un apprentissage essentiel et d’utilité publique.
Devenir jeune parent est une aventure, un bouleversement. Parfois couplé avec une grossesse ou un accouchement difficile, la dépression post-partum… Et toujours avec beaucoup de fatigue.
Quand les pleurs sont très présents, et que le parent se sent perdu, fatigué, qu’il a tout essayé et ne sait plus quoi faire, il peut parfois réagir de façon très violente. Pas parce qu’il ou elle veut faire du mal à son bébé, mais tout simplement parce qu’il a besoin que les pleurs s’arrêtent, qu’elle ne supporte plus de l’entendre.
Quand on y répond pas, les pleurs de bébé déclenchent le circuit du stress dans le cerveau de l’adulte. Et même le centre de la douleur. Entendre un bébé pleurer, c’est douloureux, c’est insupportable, et c’est d’autant plus vrai si ça dure.
Parce que la nature est bien faite, et que répondre à un bébé qui pleure, c’est une question de survie. Alors on est câblé pour avoir besoin d’y répondre le plus vite possible.
Apprendre cette méthode à tous les parents, c’est tout simplement diminuer les risques.
Les risques de fatigue et de burn-out parental.
Les risques de voir un bébé secoué.
Comment se former ?
Vous êtes jeunes parents et apprendre à comprendre les pleurs de bébé vous intéresse ?
Ou vous êtes au contact de très jeunes enfants (assistante maternelle, crèche, maternité, grands-parents…) et vous voulez vous former ?
Il existe un livre sur la méthode : “Il pleure, que dit-il ?” chez Marabout.
Si lire n’est pas votre truc, vous pouvez participer à un atelier. Chez moi ou chez les collègues instructrices.
Je recommande l’atelier, car il permet d’entendre chaque son, de voir les signes physiques. Et aussi d’échanger entre parents, et de poser vos questions sur VOS problématiques.
Et vous, c’est quoi votre histoire avec les pleurs ?
Cet article vous a parlé ? Surtout n’hésitez pas à laisser un commentaire pour parler de votre vécu.
Vous avez déjà participé à un atelier pour comprendre les pleurs de bébé : partagez votre expérience.
0 commentaires